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Oumar Barou Kaba, Chef du Service des études avancées (Master et Doctorat) de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké: "Il faut réformer le système éducatif depuis l'élémentaire, mettre des moyens dans la formation des formateurs et développer la formation professionnelle."

Oumar Barou Kaba, Chef du Service des études avancées (Master et Doctorat) de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké: "Il faut réformer le système éducatif depuis l'élémentaire, mettre des moyens dans la formation des formateurs et développer la formation professionnelle."

Pour commencer, pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours professionnel?

Je suis Oumar Barou Kaba, titulaire d'un PhD en Géosciences, précisément en Minéralurgie de l'Université de Lorraine à Nancy.

Après mon Master en Matières Premières Minérales à l'Institut National Polytechnique de Lorraine en 2010, j'ai travaillé en tant qu'ingénieur de recherche au sein du Laboratoire « Environnement et Minéralurgie » du même institut pendant trois ans. Ensuite j'ai effectué mon contrat doctoral à l'université de Lorraine au sein du laboratoire GeoRessources, de 2014 à 2017. Puis j’ai travaillé pendant 6 mois au département Mines à TechnipFMC à Paris, comme consultant sur la valorisation des minerais de phosphates. Après cette belle expérience dans le monde industriel, j'ai pris un repos pour voyager un peu et mûrir mon projet d'aller travailler en Afrique. En 2019, j'ai eu une offre d'emploi de la part de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké pour venir mettre en place les niveaux Master et Doctorat dans le domaine des Géosciences. J'ai un peu hésité au début, car je comptais plutôt monter mon bureau d'études et ne pas être employé par une boîte. Mais vu l'insistance du Directeur Général de l'institut d'alors, et les défis qu'il m'a présentés, j'ai finalement pris le poste. Et je l'occupe depuis juin 2019. J'ai sorti la première promotion du Master en juillet 2021 que j'ai géré avec une belle équipe, et bientôt nous démarrons notre programme de Doctorat. Il y a encore assez de difficultés à dominer, à savoir faire de la recherche scientifique et trouver de bons enseignants. Mais le combat continue car il y a beaucoup de jeunes qui ont la soif du savoir et cela donne envie de se battre malgré les conditions de travail assez difficiles liées notamment au manque d'équipements, d'infrastructures et de personnel qualifié.


Selon vous, quels sont les grands défis auxquels la Guinée fait face dans son marché d'emploi? 

Je pense que le grand défi du marché de l'emploi en Guinée, est le manque de personnel qualifié. Je trouve que les diplômés mis sur le marché de l'emploi ne sont pas bien formés, ce qui les rend peu compétitifs face aux diplômés venus des pays voisins et occidentaux. A cela s'ajoute le manque criant d'infrastructures de base (transport, écoles, universités, hôpitaux) et l'électricité, qui pour moi, sont nécessaires pour développer le marché de l'emploi, en formant, en facilitant les déplacements des personnes et leurs biens, en soignant les populations pour une meilleure performance. Le manque d'adaptation des offres de formation au besoin du marché de l'emploi est également un grand défi.


Quelles sont vos recommandations pour répondre à ces défis?

Je pense qu'il faut vraiment réformer le système éducatif depuis l'élémentaire jusqu'à l'université. Mettre suffisamment de moyen dans la formation des formateurs et surtout ouvrir et équiper des lycées professionnels pour que les jeunes soient bien qualifiés et tout de suite employables dès la fin du lycée professionnel ou la après un BTS.

En plus, il faut une lutte sans merci contre la corruption, le favoritisme. Il faut absolument cultiver l'esprit du mérite le plus largement possible dans toutes les couches de la société.

Une diminution drastique de la corruption  favoriserait un climat d'investissement qui serait satisfait par des diplômés bien formés selon les besoins du marché.
 
Quels conseils donneriez vous aux personnes qui sont actuellement à la recherche d'emploi en Guinée ?

Trouver un emploi n'est jamais simple, surtout quand les offres ne sont pas assez. Je dirai aux chercheurs d'emploi de mettre toutes les chances de leur côté en multipliant les candidatures, en soignant son CV et LM. A saisir toutes les opportunités de formation, avoir de l'audace et oser entreprendre.


Que pensez-vous de l'initiative LAGUINEKA?

Une bonne initiative qui pourrait offrir de belles opportunités en terme de promotions de talents guinéens, mais aussi de favoriser les échanges d'idées, pouvant conduire à monter des projets profitables à la Guinée, ou encore permettre à une personne de trouver un emploi à travers le réseautage que LAGUINEKA pourrait offrir.


Un dernier mot?

Je félicite vivement les initiateurs de cette plateforme et surtout leur souhaite un grand succès en ayant de nombreux abonnés.es très vite.


 Note: Cette interview présente les avis personnels de la personne interrogée et en aucun cas l’avis ou la politique de son employeur.
 

Visiter le profil complet d’Oumar Barou Kaba sur LAGUINEKA pour en savoir plus sur son brillant parcours.